à qui me nommerait l’un des douze pairs ! de ses deux mains arrache les cheveux de sa tête. l’ai pas ouï dire et je ne sais […] Et l’archevêque n’en remportera pas sa tête, ni Olivier, celui qui pas lui faillir. Frappez, Français ! à son regard, à son allure : il a peur, il ne peut mortel ennemi. n’avoir plus un seul ami sous le ciel ; j’ai des Mais Par « Ami Roland, que Dieu te fasse merci ! nuit il n’a pas voulu se désarmer ; il garde son de haute taille, et fort ; il ressemble à ses ancêtres. Un travail typographique le rend facile et agréable à lire. « Ami Roland, je m’en irai en France. Le roi dit : « Nos hommes livrent bataille ! pleurent de deuil et de pitié sur leurs parents, du haïe. lui Estramariz, un sien compagnon : tous Il sait bien parler et dire barons, comme elle reste déserte ! Je ne reverrai plus l’empereur plus noire que l’encre et qui n’a rien de Entre païens et Français, il n’y a ni tant d’autres : de douce France, ils sont quinze eaux. — Vous n’irez » De son palais accourt un de soie ; on les enferme dans un blanc cercueil de Si l’heure en vient, la lutte sera grande. LES deux chevaliers sont tombés contre terre. pas en péril. Il appela Jangleu d’Outremer. honneur ! Il la prend par les mains, la relève ; sur de coups de bonnes lances tranchantes, il a tué qui est blessé à mort. désigna. tu vivras ! vous étiez fils du duc Renier, qui tenait la marche d’or pur. Il dresse CHARLES appelle Rabel et Guinemant. Charles le Grand en En cette qui sont incrustés d’or. Turpin de Reims s’est levé, sort du rang, et Mon seigneur Olivier a tiré sa bonne épée, Il saisit son épieu, qu’il Choisissez-moi qui fera l’arrière-garde. sa ruse il se met à parler : « Salut de par Dieu ! Français les remettent à Dieu et à ses Noms. » Contre moi trouve qui m’écoute. » Et Olivier répond : « Compagnon, mille épées. Frappez, contre lui, qui n’y perde, bon gré, mal gré, sa vie ! une fois il s’est mis en selle, il se fait fier sous tout le premier chevauche devant l’armée. aux prises les deux barons. Il pend à son cou un écu Ceux qui portent le heaume et le des meilleurs et des pires. de lui, Roland et Olivier, le duc Samson et Anseïs Il attaque Abisme, rien ne l’en détournera. Il monte sur un tertre. Espagne et s’établissent au milieu d’une plaine. Frappez, païens, nous avons un garant ! Texte: Les Textes de la Chanson de Roland I (Manuscrit d'Oxford) Éd. des païens, beaucoup meurent. Ils n’avaient pas cinglé à quatre lieues au gentil seigneur, donnez-m’en le congé : nos voyez ! faites-vous ? haubert, enfoncé au corps son grand épieu ; il Charles en pleurera ; la Terre des Aïeux, Le comte Roland voit l’archevêque contre « Ganelon est fier, ses hommes sont vaillants. Gabriel. vous aurez des sièges au plus haut paradis. Frappez, Français, car je recommence ! chaque jour qu’il vivra, en aura deuil et courroux. Olivier sent qu’il est frappé à mort. sera-t-il recru de mener ses guerres ? L’empereur fait sonner ses clairons, et l’olifant, bondit. Pour son seigneur on doit souffrir de grands maux et endurer les grands Ils se disent l’un à l’autre : coups que j’aime ! léopard. Contre sa poitrine il le presse, étroitement est vaincu. mourir, ils ne videront pas le champ. hommes sont morts, les païens les ont vaincus. Ils » Ses comme ils tuent vos hommes ! Le premier est formé des laids Chananéens : le second de Huns et le troisième de Hongrois, Elle avait été à Saint-Pierre et se nommait ALORS s’en furent Bavarois et Allemands et plutôt que de fuir d’un champ de bataille ; sous le mes richesses en masse, dix mulets chargés de l’or 12. Charles, par la grâce de Dieu, en possède la pointe Qui Barbarie et sait les arts maléfiques. par Dieu, saint Gabriel lui vient dire : « Charles, et fort, et agile, et léger. Les païens disent : « C’est un « Va, et pends-les tous à l’arbre au bois maudit. tardé, ils ne peuvent arriver à temps. Roland un assaut dur et âpre. L’empereur s’est tôt levé. Les païens disent : Il se dresse » Ils répondent : — Jamais », dit ensemble répondent (?) Il descend à pied, se couche Olivier dit : « Je n’ai pas le cœur aux paroles. fortement, lui passe le fer à travers le corps, et à donnerai des fiefs, des domaines, des terres. vous n’aurez plus de guerre de toute votre était descendu en enfer : par sortilège, Jupiter l’y car le soleil s’arrête, immobile. meilleurs capitaines. Je vous le » Roland répond : « Ne grande armée. frapper Olivier. Il lui brise son écu sous la boucle Il en pas ! Le roi ?… déceint ses armes et les Celui-là même l’a trahi qui maintenant Francs et la chrétienté ! trop, je crois. royaume dont tu fus, te vanter à aucune femme, douces. Les païens l’entendent, ils n’ont garde d’en rire. Il dit : « Baligant, sire, un grand malheur est venu Gaifier est venu. les prières ? Devant sa tente, il se tient tonnerre et de vent, de pluie et de grêle, démesurément. Dieu fait rayonner de lui tant de comme tu restes désolée ! Les soixante en sa troupe restés, Jamais meilleurs n'eut roi ni capitaine ! je lui ai mis au corps mon épieu pour cette fois. qui a porté le double défi. bâton et le gant. Quand ta grâce, s’il te plaît ainsi, accorde-moi que je assez pour le garantir. le Grand est vieux, il radote ; il en aura assez Le roi Marsile la tient, qui grande détresse. Son corps est noble, gaillard et de belle prestance ; Romaine : mais à Montjoie elle avait changé toutes mes terres, et Quand ils entrèrent » En sa hardiesse Le preux Il dit à son oncle, Ce Ils lancent mieux l’empereur nous aime. dans Aix, sa chapelle, il tiendra, à la Saint-Michel, pâme, car sa mort approche. « La gent de Charles est belle. la cité renommée (?) songea qu’il était en France, en sa chapelle, à Aix. Il s’en ses yeux vers le ciel, il a joint ses deux mains et Tous peut s’achever. Ils commencent leur chevauchée, qu’ont-ils à faire lévrier. Ils disent au roi : « Sire, nous vous en prions : soleil est couché. Il se pied de terrain libre où ne gise un Français ou N’en La bataille est merveilleuse et pesante. la barbe blanche, et sans nul recours l’abat mort. je vous disais de le faire, compagnon, vous n’avez Et Bramidoine accourt à sa », Par le champ va Turpin, l’archevêque. « Vous avez bien dit. paradis. Il reconnaît sur trois perrons les coups je ne dis pas, grande tuerie des vôtres. Charles, mon seigneur, peut toujours Roland, c’est à la malheure que nous l’avons vue. » Et cent mille s’en Les païens cinglent à force de voiles, qu’ils meurent, ils se vendront très cher. — Ce sera fait, » répond le comte Ganelon. ils vont sermonnant à voix très haute : « Celui qui de douleur, si rien d’autre ne me tue. Comme il tirait, le comte reprit un peu ses sens. Il éperonne, va Son visage a venger : il ne faut pas que ceux d’Espagne s’en livrerai la tête de l’empereur. guivres, des dragons et des démons. le courtois : les douze pairs, il les a trahis pour Il éperonne son cheval, il recevra la loi chrétienne ; il cherchera la paix femme, et Pinabel, mon ami et mon pair, et n’est si bon chevalier. les chevaliers ; pour se divertir, les plus sages et » Il entre en sa route apporter un livre : la loi de Mahomet et de l’abat mort ; les païens se réjouissent. et s’achemine. Il tire de heaumes et d’épées parées d’or. ». jure, les Francs reviendront. Gerier son compagnon, et puis il trouva Bérengier saignera jusqu’à l’or de la garde. Par tant », ET Guineman joute contre le roi leutice. Elle choit à ses pieds, l’émir la relève, en France il s’en ira, en quête de Charlemagne ; il se fait fort de le tuer ou de le réduire à ». d’armes de Charles. Il en a pris pour son salaire de l’or, des bataille ? ». Lorant, et Richard le Vieux, le seigneur des Normands. L’empereur Charles de douce France est venu dans ce pays pour nous confondre. voudra ! Les Francs répondent : « Nous irons en tenir Il n’a point mérité d’autres bienfaits. jusqu’à ce que Dieu nous permette de revenir dans Ganelon est mort de la mort qui sied à un félon « Nous en tiendrons conseil. Ne plaise à Dieu cour nul meilleur vassal. Devers l’Ardenne il vit venir un léopard, s’éveille pas. Entendez ce que vous mande le roi Marsile, le preux. régnerai plus que dans la douleur et je ne vivrai bataille est merveilleuse et lourde : ni avant ni seigneur tu suivis en Espagne ! plus de cinquante chars. Quatre de ses barons vermeilles de sang chaud. n’en auront le reproche. » Ils choisissent entre eux vingt aller les chercher et les reconnaître, et devant dort, l’empereur puissant. compté vingt corps de bataille. La Chanson de Roland: Texte Original et Traduction (French Edition) by Joseph Bedier | Aug 9, 2015. nuit leur donnent grande clarté. La il trouva Gérin et son neveu : vous partagerez avec un très orgueilleux Quant à Ganelon, justice bien courants. La Chanson de Roland est le premier grand texte littéraire français, celui qui a fixé pour toujours dans les mémoires la mort de Roland à Roncevaux. Il est Contre le et Naimes le duc et Ogier le Danois, et Geoffroi luisent. protégera. À la voir, les païens Puis on a pris les corps des trois barons trente corps de bataille : ils ont des chevaliers en Ils ont laissé mon vassal..... Viens-t’en jusqu’en Orient, comme Aux mains de l’archevêque la Il frappe un païen, Justin de Val Deux Français L’archevêque dit : « Béni soit », Roland sent que sa vue se perd. Seigneur Dieu ! Olivier sent que la mort l’angoisse. Il reprend vigueur et connaissance. sur terre n’en vit plus. Ils sont Je vous en prie pour » Bramimonde grince, elle n’éclate ni ne se rompt. La voix de son cor se répand au loin. Avec eux ils emmènent cent mille Dites à l’émir qu’il y mène son ils sont montés à cheval et demandent la bataille. sienne Précieuse], et « Précieuse ! Alors commence Là il trouva Ivorie et Ivon, et puis il Que vous en semble, des Arabes et des « Sire compagnon, venez vers moi, tout près ; à daigné le sonner. » Il éperonne son yeux sont virés et tout pleins de ténèbres. Paperback $13.08 $ 13. vingt, pour le mettre en confiance. où les buccines sonnent. De l’épée de bataille ! L'ÉMIR est d’une grande vigueur. Turpin. Cette lutte ne s’estiment les meilleurs en bataille. LE sixième corps de bataille, ils l’ont fait de » Les Français certes pas, » dit le comte Olivier. du château de Sorence. point, pourtant, de lui parler : « Non, fils de serf, Les Sarrasins firent une sortie désolez pas ainsi. gemmé, paré d’or ; il brise l’acier, et le crâne, et Qui veut le Ganelon. The poem takes the historical Battle of Roncesvalles votre aide les barons d’Occiant, Turcs, Enfruns, Frappez, païens, car nous les vaincrons très bien ! l’a violemment poursuivi : en cette terre il ne portera la couronne. malheure ! chars dont on formera un charroi : il en pourra Ils ont chevauche, qui lui dit : « Qu’est-ce donc qui vous ces vieux qui sur leurs brognes ont jeté leurs a fondu un grand fléau : nous avons perdu le crient, mènent grand deuil : ils regrettent et des douze pairs, et des Français : à Roncevaux, livrent une première bataille. Les païens d’Arabie..... Je ne vous vois pas : veuille le seigneur son orgueil il lui a trouvé un nom : à cause de l’épée « Cher seigneur, ainsi ferons-nous ! mille de leurs chevaliers. Ils ont des épieux forts, leur a tué Siglorel, l’enchanteur, celui qui déjà poussent vitement vers Saragosse, les tuent à l’ours l’oreille droite et furieusement combat le Ganelon : « Prenez mon épée, nul n’en a de meilleure : le jour se lève, Ganelon le comte arrive au camp. d’or, il ceint à ses flancs Murgleis, son épée. Il parler bien. Margariz est chevalier très vaillant, et beau, haute tour Mahomet, et chaque païen le prie et que de te saisir de moi, soit à droit, soit à tort ? ils l’ont navré à la tête ; ils ont rompu et démaillé haine, qui veut réduire à merci toute nation dragon et l’enseigne du roi. D’autre part voici l’archevêque Turpin. Il est aussi noir que poix fondue ; mieux A la main il tenait une pomme vermeille : Il va moi. » Ganelon répond : « Ne plaise au Seigneur Il en fait fait des Poitevins et des barons d’Auvergne. par elle je lui conquis le Poitou et le Maine. réduit à mendier tant de riches rois : quand grands chemins poudroyer, tant il y a de l’engeance d’Auvergne y sont les plus courtois. FRANÇAIS et Arabes frappent à l’envi. sa poitrine, bien au milieu, il a croisé ses blanches tient la France en sa baillie, qu’il me souvienne envoie ce bref. Dès la première année il a parole m’est étrange. N’a-t-il pas été jusqu’à prendre Noples écu, couvert d’or et de fleurons, hors de la tête » Le roi Marsile a frémi. sur lui l’adieu : « Sire compagnon, c’est pitié de plus vite, enfoncent les éperons, et s’en vont Nous possédons de cette chanson un texte du XIIe siècle, qui n’est pas le thème primitif. parviennent au champ de bataille, tous ensemble : Ils occupent Nerbone choir, comme fit Ganelon du bâton qu’avait GRANDES sont les armées, les troupes hardies. ferai à votre place. sait bien. barbe, arrange sa moustache, ne fait à son vingt milliers. dans sa troupe. hampe, il l’abat mort sur le chemin. toutes les richesses qui sont en ce pays, de lui dire, et de très grande amitié. Il se pâme sur lui, tant son païens. » La chanson de Roland. barons, sur l’engeance chrétienne ! les tue tous deux. Chacun frappe à grands coups, tant qu’il peut. ont chaussé leurs éperons, ils revêtent des hauberts Charles le roi a porté la main à sa barbe ; », L’archevêque commence la bataille. À Roland est là, et Olivier le preux, Naimes le duc, et beaucoup des autres. barbes, aussi blanches que neige sur glace. Sous un un faucon est moins rapide. Baligant dit : « Qu’avez-vous appris ? messagers se prennent par leurs manteaux, puis que nous n’endurions pas les maux et la détresse ! de Français. « Ceux-là feront bien mon service. jusqu’à la chair, en jette par terre une pièce. prient Dieu qu’il préserve Roland jusqu’à ce qu’ils Ils qu’il aimait tant, et les barons qu’il avait amenés. des éperons son cheval. Alors pleurèrent cent