Baudelaire, Les Fleurs du mal - Le vin des amants I. Loin ! Le poète est condamné à payer une lourde amende et doit retirer six poèmes de son recueil s'il veut le faire paraître. Trois saints (Pierre - Le Reniement de Saint-Pierre, Antoine - Femmes damnées - Delphine et Hippolyte et Lazare - Le Flacon), les Apôtres (Le Voyage) mais aussi Judas (Les Sept Vieillards), qui trahit Jésus et provoqua sa mort, imposent leur présence. La violence de cet article donne le ton de la réception des Fleurs du mal. Lui a-t-elle offert l'occasion d'exprimer le meilleur de lui-même ? Le 30 août, Victor Hugo écrit à Baudelaire : « Vos Fleurs du Mal rayonnent et éblouissent comme des étoiles ». Il crée des sonnets irréguliers - principalement à cause de la nature des quatrains - soit en substituant des rimes croisées aux rimes embrassées ; soit, rejetant un système contraignant qui bride son imagination, en doublant le nombre des rimes, les faisant passer de deux à quatre. 2/3/4/3 « L'horloge, à son tour, dit à voix basse : "il est mûr" » (L'Imprévu) ; Ce petit fleuve » (Le Cygne - Premier vers d'un poème précisément dédié à Victor Hugo) ; Le texte est modifié et réédité en 1861. « Et dites-moi s'il est encor quelque torture » (Le Mort joyeux) ; « Mais le damné répond toujours : "Je ne veux pas" » (Le Rebelle). Elles feront date et inspireront de nombreux poètes ultérieurs. Baudelaire rompt avec les conventions de l'alexandrin. » - Hymne à la beauté) et que l'artiste peut revendiquer toute liberté d'investigation créatrice. Le programme de première nous invite à étudier Les Fleurs du Mal en suivant le parcours suivant : « alchimie poétique : la boue et l’or ».. Deux références peuvent éclairer cet intitulé. Baudelaire évoque trois femmes des tropiques venues en France, où elles provoquent l'admiration mais regrettent amèrement leur climat natal (voir ci-dessous, L'exotisme). En quatre termes monosyllabiques, cette figure de style illustre la posture simultanée entre le Bien et le Mal. jamais vous n'avez eu envie de vous en aller, rien que pour changer de spectacle ! L’édition définitive du recueil présente unedivision en six sections précédées d’un poème préliminaire intitulé « AuLecteur ». Il guide le lecteur tout au long des 126 poèmes composant le recueil. Baudelaire est le premier voyant, roi des poètes, un vrai Dieu. Pour le féliciter d’avoir été condamné par la justice de Napoléon III, il lui écrira même, dans sa lettre du 6 octobre 1859, que l’ouvrage apporte « un frisson nouveau » à la littérature. Mais elle se transforme aussi en femme fatale qui mène le poète au spleen. Publiée en 1857, Les fleurs du mal est une œuvre poétique de Charles Baudelaire. Le recueil des Fleurs du Mal est un recueil de poésie écrit par Charles Baudelaire et parut pour la première fois en 1857. Dans plus de trois quarts des pièces, conformément à la tradition chrétienne, il fait figure d' « insatiable aspic », d'« insupportable vipère » et prend les multiples visages du Mal : Pourtant, non sans originalité, Baudelaire l'investit aussi de qualités. 5/7 « Les jambes en l'air, comme une femme lubrique » (Une charogne) ; Ce chiffre lui apparaît comme un nombre d'or, symbole de perfection. Cette partie donne son nom au recueil. La publication des Fleurs du Mal a lieu par étapes. 160 ans plus tard, ces textes licencieux sont étudiés, récités, lus et relus, pour notre plus grand plaisir morbide. et qui fait vivre, (...) portique ouvert sur les Cieux inconnus » (La Mort des pauvres). terre humide (dégagée par un soir d'orage ou un endroit creux - tombeau, gouffre). En 1857, il publie Les Fleurs du Mal, qui est aussitôt condamné pour ‘immoralité’ et voit son recueil amputé de poèmes jugés particulièrement scandaleux. Les images se renvoient l'une à l'autre, en de multiples et savants jeux de miroirs qui expriment la désolation hivernale. Baudelaire s'avère précurseur d'André Gide, qui affirmera près d'un siècle plus tard qu' « on ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments ». Baudelaire, poète de la modernité, publie son grand recueil Les Fleurs du mal en 1857. Sur les 163 pièces composant les Fleurs du Mal, on compte : Baudelaire affectionne le sonnet puisqu'il l'utilise dans plus de quatre poèmes sur dix. « Et cependant je sens ma bouche aller vers toi » (Femmes damnées - Delphine et Hippolyte) ; Baudelaire ressuscite l'éphémère calendrier républicain, alors aboli depuis quarante ans. - " Au Lecteur " : sorte de pacte de lecture qui met l'accent sur la fraternité des hommes dans la déchéance, une fraternité de damnés, de victimes. soyez témoins que j’ai fait mon devoir Il ose répartir deux hémistiches sur des sections successives. Deux autres procurent un relatif apaisement (La Lune offensée) ou un endormissement temporaire (La Fin de la journée). Mais Baudelaire préfère nettement les saisons froides. En 1857, il écrit dans l'esquisse d'un poème : « J'ai pétri de la boue et j'en ai fait de l'or » (« Orgueil », Les Fleurs du Mal). Le Diable rôde et s'agite constamment (Au Lecteur ; Tout entière ; L'Irréparable ; Le Tonneau de la haine ; Hymne à la beauté ; Les Petites Vieilles ; Le Vin de l'assassin ; La Destruction ; Le Monstre ou le Paranymphe d'une Nymphe macabre ; Épigraphe pour un livre condamné). Deux animaux fascinent Baudelaire : le chat et le serpent. Elle possède un pouvoir incantatoire dont Stéphane Mallarmé s'inspirera. Celle de La Muse vénale, « quand Janvier lâchera ses Borées », procède d'une heureuse trouvaille. Cette première section dresse un bilan : voué de toute éternité à la faute, au mal et à une souffrance rédemptrice (Bénédiction), le monde réel inspire à Baudelaire un dégoût et un ennui qui vont jusqu'à lui faire envier « le sort des plus vils animaux » (De Profundis clamavi) et causent chez lui une tristesse profonde qu'il nomme le « spleen ». Le procès des Fleurs du mal :. Théophile Gautier, dédicataire du recueil, garde le silence[4]. L'image du gouffre ou de l'abîme revient avec une insistance obsessionnelle. Fleursdumal.org is dedicated to the French poet Charles Baudelaire (1821 - 1867), and in particular to Les Fleurs du mal (Flowers of Evil). Dès le premier poème de l’œuvre, « Au lecteur », Baudelaire explique que le monde est un enfer. Une première demande en révision du jugement de 1857, introduite en 1929 par Louis Barthou, alors ministre de la Justice, ne peut aboutir faute de procédure adaptée. Des poèmes tels L'Ennemi, Chant d'automne, Le Goût du Néant ou L'Examen de minuit martèlent la marche du temps, à laquelle nul n'échappe : « mon gosier de métal parle toutes les langues » (L’Horloge). Chaque poème possède un rôle spécifique apportant une véritable progression au fil de la 3/6/3 « - Si ce n'est, par un soir sans lune, deux à deux » (Brumes et pluies) ; C'est une œuvre majeure de la poésie moderne. « En tout climat, sous tout soleil, la Mort t'admire » (Danse macabre) ; Un certain nombre de poèmes sont empreints d'exotisme. Dans ce cas, non sans masochisme : Baudelaire use d'un thème récurrent dont il faut souligner l'originalité et la nouveauté : le miroir. Trois poèmes évoquent son enfance (La servante au grand cœur dont vous étiez jalouse ; Je n'ai pas oublié, voisine de la ville ; La Voix). L'être humain traverse des « forêts de symboles » qu'il peut et doit déchiffrer, dont les « confuses paroles » recèlent « une ténébreuse et profonde unité » et possèdent « l'expansion des choses infinies ». 4 J’ai commencé par lire les poèmes dans Les Fleurs du Mal pou m’app oche de hales Baudelaire et de sa poésie, du sujet et pour trouver quelle voie suivre, et puis j’ai lu Baudelaire par Pascal Pia, ainsi que la partie, surtout, traitant de Baudelaire dans L’histoire de la littérature française pour apprendre à connaître sa vie, ses expériences personnelles. Les Fleurs du mal est composée de six sections et d'un poème préliminaire ou prologue, " Au Lecteur ". »2 De même, il remet au goût du jour la forme oubliée du sonnet, et popularise le poème en prose (Spleen de Paris, 1869). Baudelaire résume leur désillusion en reprenant deux fois, mot pour mot, l'image suggestive des « cocotiers absents ». Elle apporte une douzaine de pièces inédites (on peut en exclure 2 autres, d'un intérêt plus que mineur : À Théodore de Banville et Le Calumet de paix). - Fleurs du mal (9 poèmes) : constitue le second paradis, présente la luxure, le vice et les amours interdits (homosexualité féminine) => fatalité du désir. Celle-ci décide aussitôt, à l'unanimité moins une voix[12], de solliciter une révision pour Les Fleurs du mal, accordée le 31 mai 1949 par la Chambre criminelle de la Cour de cassation[13],[14],[15]. Sa supplique sera entendue puisque, sur ordre du garde des Sceaux, son amende sera réduite à 50 francs. « Du souvenir », il « cueille la fleur exquise » (Le Parfum). Le vin « informe et mystique » coule dans d'autres sections (Le Poison ; La Fontaine de sang ; La Prière d'un Païen). Il est mélomane - on sait sa passion pour les opéras de Richard Wagner. Elle est pourtant bien plus brève que Spleen et idéal. Il publie en 1857 Les Fleurs du mal, un recueil qui constitue un coup de tonnerre dans la poésie, qui a marqué son époque et qui a inspiré plusieurs poètes. En général, les poèmes ne dépassent pas une dizaine de strophes (le plus souvent des quatrains). En observateur sensible mais avec une grande économie de moyens, il cerne les traits distinctifs de chaque saison : Deux allégories retiennent l'attention. Douze poèmes utilisent une répétition. Dans ce poème, un couple en promenade tombe sur une charogne, qui devient le sujet du poème … » (L'Imprévu). Le poème est séparé en 5 sections, Spleen et idéal, le Vin, Fleurs du mal, Révolte et la mort. impressions visuelles, notamment lumière et couleurs (, la liberté que procure l'absence de limite (, la finitude terrestre, opposée aux profondeurs insondables de l'âme (, qui regrettent amèrement leur paradis perdu (« Je pense à la négresse, que leur séjour en France réduit à toutes les misères (« Pourquoi, heureuse enfant, veux-tu voir notre France, / Ce pays trop peuplé que fauche la souffrance, / Et, confiant ta vie aux bras forts des marins, / Faire de grands adieux à tes chers tamarins ? Il apparaît comme une signature baudelairienne. 7/5 « Tu rappelles ces jours blancs, tièdes et voilés » (Ciel brouillé - particulièrement novatrice, cette coupe préfigure Arthur Rimbaud) ; » - Mœsta et errabunda) expliquent toute l'œuvre de Baudelaire. « Les rides et la peur de vieillir » tourmentent l'humanité (Réversibilité). Comme Victor Hugo, il pratique l'alexandrin trimètre, à trois coupes égales : Absence de son, le silence s'apparente à une musique absolue (La servante au grand cœur dont vous étiez jalouse), évocatrice d'éternité (Les Aveugles ; Rêve parisien). Certains poèmes sont publiés dans diverses revues : Le 1er juin 1855, 18 poèmes paraissent dans la Revue des deux Mondes sous le titre « Fleurs du Mal ». La justice du Second Empire perçut une attaque de la religion dans ce désir, pris à la lettre, de jeter Dieu à terre et de le remplacer au Ciel, tel qu'exprimé dans Abel et Caïn : L'accusation d'offense à la morale religieuse ne fut toutefois finalement pas retenue contre Baudelaire. Il entre en résonance avec les poèmes qui décrivent le mal-être baudelairien (les quatre « Spleen »), mais aussi avec les pièces qui traduisent la beauté de l’Idéal (« Élévation », « Invitation au voyage Cette vive appréhension a pu naître - ou s'exacerber - lors du naufrage qui écourta le périple de 1841 (voir ci-dessous, La mer). La maladie. La nuit n'est pas en reste : elle suscite neuf poèmes. Les Fleurs du Mal de Baudelaire est un recueil fascinant car il se situe au carrefour de toutes les influences poétiques du XIXème siècle: le romantisme, le symbolisme et le Parnasse. Ce moment décisif au carrefour du jour et de la nuit, quand vient « le soir qui soulage », porte souvent la souffrance à son paroxysme (Le Crépuscule du soir ; Le Coucher du soleil romantique). / Dans un sommeil aussi doux que la mort » - Le Léthé), de désespoir (« Résigne-toi, mon cœur ; dors ton sommeil de brute » - Le Goût du Néant), de culpabilité (Le Vin des chiffonniers) ou de honte (La Fin de la journée). Mais il peut se borner à entonner « le cantique muet que chante le plaisir » (Femmes damnées - Delphine et Hippolyte). Plus remarquable est, dans Spleen I, l'inoubliable silhouette de Pluviôse, qui « de son urne à grands flots verse un froid ténébreux / Aux pâles habitants du voisin cimetière / Et la mortalité sur les faubourgs brumeux ». L'admirable Recueillement (« Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille ») clôt l'œuvre en la résumant : Le dégoût du monde réel, soumis au péché, et la tristesse (le spleen) qu'il inspire (« Loin ! Mais il doit l'abandonner à regret (il en appréciait les résonances théologiques), un recueil du même nom, poésies intimes du bien oublié Georges Durand[16], étant déjà paru en mai 1852[17]. Nous avons vu des sables aussi » (Le Voyage) ; Il est rapatrié dans des circonstances imprécises. » - Le Balcon) et suscite un mélange de fascination et de répulsion (« Des Cieux Spirituels l'inaccessible azur / [...] S'ouvre et s'enfonce avec l'attirance du gouffre » - L'Aube spirituelle). Le 4 février 1857, Baudelaire remet à l'éditeur Auguste Poulet-Malassis[3], installé à Alençon, un manuscrit contenant 100 poèmes. L'image cauchemardesque du lac de sang revient à deux reprises (« Delacroix, lac de sang hanté des mauvais anges » - Les Phares ; « [ma] voix affaiblie / Semble le râle épais d'un blessé qu'on oublie / Au bord d'un lac de sang, sous un grand tas de morts » - La Cloche fêlée). Il affirme la mission impartie au poète. Tout à tour « adorable » et « trempé de boue », le printemps verdit quatre fois (À Celle qui est trop gaie ; Brumes et pluies ; Le Goût du Néant ; Paysage). Ce prologue de Baudelaire décrit la solidarité des hommes face à leur déchéance, leur état de victimes et de damnés. Le poète se noie dans la foule anonyme du Paris populaire et grouillant où il a toujours vécu (Tableaux parisiens), s'aventure dans des paradis artificiels résumés par Le Vin et sollicite des plaisirs charnels qui s'avèrent source d'un enchantement suivi de remords (Fleurs du Mal). Fils d'un habile dessinateur amateur, Baudelaire nourrit une passion pour la peinture. « À la très-belle, à la très-bonne, à la très-chère » (Que diras-tu ce soir, pauvre âme solitaire) ; L'ajout d'un simple adjectif lui suffit à transfigurer une expression courante en la teintant d'une couleur irréelle (« Le soleil se couchant sur la mer violette » - Le Voyage). - écrit Baudelaire dans un projet de lettre à Jules Janin - j'ai de très sérieuses raisons pour plaindre celui qui n'aime pas la Mort ! Baudelaire, poète de la modernité, publie son grand recueil Les Fleurs du mal en 1857. » - Le Goût du Néant). Mais outre la nécessité physiologique, il répond aussi au désir d'oublier la douleur morale née d'un sentiment d'ennui (« Je veux dormir ! Comme observé, plusieurs poèmes qui célèbrent la Capitale n'appartiennent pas à cette section. Il faut sans doute entendre le Mal dans toutes ses acceptions : l'une des plus anciennes pièces du recueil, écrite vers 1841 - Baudelaire, les Fleurs du mal, Le Livre de poche, page 362. probablement la plus ancienne pièce du recueil. L'image de la Femme ponctue tout le recueil. 4 J’ai commencé par lire les poèmes dans Les Fleurs du Mal pou m’app oche de hales Baudelaire et de sa poésie, du sujet et pour trouver quelle voie suivre, et puis j’ai lu Baudelaire par Pascal Pia, ainsi que la partie, surtout, traitant de Baudelaire dans L’histoire de la littérature française pour apprendre à connaître sa vie, ses expériences personnelles. ISBN—978-2-8247-1058-7 BIBEBOOK www.bibebook.com Florilège. Dans quatre poèmes, le reptile traduit : Plus de cinquante poèmes (soit un tiers) comportent des éléments religieux.